Voici le premier article d’une série consacrée aux créatures typiques de l’horreur et l’épouvante. Nous allons commencer par le vampire, la plus célèbre des créatures de la nuit…
« Listen to them, the children of the night. What music they make! » – Dracula de Bram Stoker
Cet article n’a pas pour but de vous apporter une vision unique et exclusive sur la question. Le mythe du vampire va bien plus loin que les quelques informations contenues ici, je vais me concentrer uniquement sur le mythe le plus général, et surtout ce que moi, personnellement, j’utilise de ce mythe dans la plupart de mes parties de jeu de rôle. Par conséquent, il se peut que vous ayez une conception différente de ce mythe comme beaucoup d’autres auteurs d’épouvante… les vampires de White Wolf ne sont pas les mêmes que ceux de 60 jours de nuits. D’ailleurs les avis des auteurs divergent sur l’origine du vampire, d’un côté, un puissant mort vivant héritant de la malédiction du premier d’entre eux, d’un autre, un virus mutant qui change le métabolisme d’un être humain et le rend dépendant du sang. Pour moi, je reste sur la première version du mythe, plus mystique, plus merveilleuse, et n’a besoin d’aucune explication scientifique et qui repose sur toutes les superstitions qui ont donné naissance à la légende de Dracula, aux mythes vampiriques d’Ann Rice et du monde des ténèbres de White Wolf.
Origines du vampire
Tous les vampires descendent d’un vampire originel que certaines légendes désignent comme étant Caïn. Le premier vampire était un humain et il fut maudit après avoir assassiner son frère : il devra errer pour l’éternité en se nourrissant du sang des hommes et tous ses descendants porteront cette malédiction. Tous les vampires descendent d’un vampire originel et portent la malédiction de leur ancêtre.
La soif
Le vampire doit se nourrir de sang qui est devenu indispensable pour la survie de son organisme. Sans lui, son métabolisme sa ralentir jusqu’à ce qu’il tombe dans une profonde catatonie en attente d’une source suffisante de sang pour lui redonner vie. Plus le temps passera, plus le vampire se dessécher et aura besoin d’une grande source de sang pour reprendre conscience pour atteindre l’apparence d’un cadavre de plusieurs mois. Petite remarque, une datation du corps ne permettra de relever que des incohérences : les tissus pourraient être plus vieux que l’aspect de mort du cadavre… gare au médecin légiste qui pourrait se blesser en examinant un tel corps !
Le soif guide l’instinct du vampire, il va pouvoir dans un premier temps résister à sa soif, se nourrir peut-être aussi de substitues : sang artificiel, sang animal… mais plus la soif va se faire ressentir plus le vampire aura besoin de tout le reste : la chasse, la traque, ressentir la peur et la détresse de sa proie, … le sang devient une drogue dure, nécessaire pour sa survie et pour utiliser ses pouvoirs.
Créer un vampire
Le vampirisme se transmets aussi par le sang. Un vampire va pouvoir créer un enfant qui lui sera totalement dévoué après l’avoir soigneusement vidé de son sang. Aux portes de la mort, le vampire donnera un peu de son sang à sa victime qui se transformera alors quelques jours après. Cette transformation est rarement sans conséquence, car, même si dans certain cas, elle peut être voulue et souhaitée, le jeune vampire va découvrir la soif, va prendre conscience de ses faiblesses, et de toute ce à quoi il a renoncé pour l’éternité. Le lien du sang est très important, mais il s’estompe avec le temps (plusieurs dizaines d’années au minimum pour un vampire peu puissant, mais peut-être plusieurs siècles pour un vampire particulièrement puissant), l’enfant ne pourra pas s’opposer à son parent et se sentira obliger d’accepter tous ces ordres.
L’instinct vampirique et l’humanité
Le vampire est un être torturé et maudit. Séparé entre son immortalité et ses souvenirs de sa vie passée, il devra faire le choix entre garder une partie de son humanité ou accepter sans broncher son instinct vampirique et devenir un monstre. Même les vampires les plus puissants gardent une part d’humanité au fond d’eux, qui est parfois lié à un souvenir très fort, à la disparition d’un être cher… Dracula en est le parfait exemple.
« Le mal, c’est quelque chose de toujours possible. Et le bien, c’est quelque chose d’éternellement difficile. » – Entretien avec un vampire d’Ann Rice
Il sera bien plus aisé au vampire de suivre son instinct et de devenir le monstre de la nuit tel qu’il nous est décrit dans le folklore. D’un autre côté, le vampire peut décider de conserver l’humanité qu’il a en lui en se nourrissant qu’au minium de ses besoins
Le poids des siècles
Le vampire est éternel, il a vu de nombreuses époques et événements qui font de lui un être cynique et blasé.
Caractéristiques physiques
Rien ne pourrait distinguer un vampire d’un être humain, ce dernier aura toujours la même apparence que celle qu’il avait au moment de sa transformation, les blessures et cicatrices en moins. Le vampire ne vieillit plus physiquement, ses cheveux et ses ongles cessent de pousser, il reste ainsi pour l’éternité. En absence de sang, son vieillissement s’accélère, mais il reprendra sa jeunesse éternelle dès qu’il se sera à nouveau nourrit suffisamment. Etant un mort-vivant, le corps d’un vampire est froid, il ne respire pas, il ne mange pas et ne bois pas… pourtant con cœur continu à battre et il possède un pouls.
Pouvoirs vampiriques
Le vampire peut à tout moment faire grandir ses canines pour prélever le sang sur ses victimes, préférant généralement s’attaquer à la jugulaire ou à toute autre artère principale. Lors de l’étreinte, la victime ne ressent aucune douleur mais une profonde extase. Le sang lui permet entre autre de guérir de n’importe quelle blessure qui cicatrisera presque instantanément, il peut utiliser ce don de façon limitée sur ses victimes en léchant la plaie juste après une morsure. Cette faculté de guérison lui donne donc une endurance et une résistance surhumaine, le rendant capable de résister à toute attaque cinétique tant qu’il est capable de s’en régénérer… sa force et son agilité est souvent supérieure à la normale, elle se décuple d’autant que sa soif se fait sentir.
Le vampire est capable de manipuler l’esprit humain : faire oublier sa présence, faire exécuter un ordre, … plus la volonté de sa victime est faible plus il est facile d’agir sur son esprit. Ainsi, un vampire particulièrement discret est capable de se nourrir sans aucune violence, simplement par séduction en utilisant son pouvoir et en faisant disparaître toute trace de son passage ensuite. Cette discrétion est telle qu’il passe inaperçu la plupart du temps, son image n’est pas reflétée par les miroirs, les appareils photos ou les caméras… peut-être simplement parce que le subconscient des êtres humains fait tout pour oublier cette image.
Certains vampires sont capables de se métamorphoser, parmi les formes les plus communes, nous trouvons la nuée de chauves-souris ou de rats, le loup ou encore la chauve-souris géante.
Faiblesses
Tous ces dons sont toutefois accompagnés de plusieurs faiblesses que tout chasseur de vampire se doit de connaître. Tout d’abord, la seule arme radicale contre le vampire est sa plus grande faiblesse : le soleil. Un vampire est détruit presque instantanément en plein soleil et il fera tout pour en fuir les rayons. Le feu aura un peu le même résultat, toute blessures de ce type prend énormément de temps à guérir efficacement et le vampire pourra en porter les séquelles durant plusieurs années.
Dernière rumeur, le pieu… non, le pieu ne tue pas un vampire, mais un pieu en bois planté dans son cœur va le vider très rapidement de son sang et le plonger dans un état cataleptique qui va le rendre vulnérable ensuite à toute attaque… généralement, durant cet état de catatonie, il ne reste plus qu’à lui couper la tête et à incinérer ses restes. Un vampire brûle très vite et il n’en reste généralement aucune trace.
Inspirations vampiriques
Voici ma petite liste d’inspirations vampiriques, elle est, je pense, incomplète, mais certains manques sont tout à fait volontaire.
- Dracula, le roman de Bram Stoker et son adaptation cinématographique de 1992 par Francis Ford Coppola… le vampire, le vrai
- Castlevania, la série de jeu vidéo qui a développé un important background autour de Dracula, son fils Alucard et le chasseur de vampire Richter Belmond
- Vampire, vous avez dit vampire ? et son remake Fright night où un adolescent trop curieux découvre que son voisin n’a rien d’humain
- Vampire, la mascarade le jeu de rôles qui propose aux joueurs d’incarner des vampires à l’époque moderne
- True blood, tout n’est pas « bon » à prendre dans cette série, mais les vampires portent sur eux le poids des années et le cynisme qui l’accompagne
- Entretien avec un vampire et le cycle de Lestat le vampire d’Ann Rice, adapté au cinéma par Niel Jordan en 1994
- Vampire de John Capenter en 1998, le film suit la traque d’un groupe de vampire par des chasseurs dans le Nouveau Mexique
Illustration extraite du film Dracula de Francis Ford Coppola en 1992