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Bord de routes : l’auberge-relais

Temps de lecture : 7 minutes

D’autres vues des plans de cet article ici : L’auberge d’Orona sur le site de Kosmic

L’auberge-relais est une auberge d’une taille importante disposant de plusieurs services pour les caravanes marchandes. La taille de ces installations est très différente, puisque la plus petite auberge-relais peut être une simple auberge disposant d’une étable pouvant accueillir une vingtaine de chevaux jusqu’aux gigantesques caravansérails du Proche Orient qui longeaient la route de la soie qui pouvaient faire la taille d’un petit village. Ces établissements se trouvent généralement le long des routes commerciales les plus fréquentées et leur taille dépend de la taille des caravanes marchandes et de leurs fréquences.

Caravansérial d'Izadkhast
Un caravansérail, photo par Mbenoist (Own work) [GFDL or CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Gisant sur une route commerciale relativement fréquentée, notre auberge-relais est d’une taille moyenne. Elle peut accueillir jusqu’à une centaine clients à table, mais le couchage reste limité à une quarantaine d’hôtes. Un hameau d’une centaine d’habitants se trouve à quelques lieues à l’écart de l’auberge, perdu au milieu des champs des fermes voisines.

Note de l’auteur : je n’ai jamais, jamais, jamais supporté les descriptions de lieux trop précises, avec les noms, les intrigues en cours, … bref, autant, soit faire jouer le lieu sous forme d’un scénario, soit juste l’utiliser pour ses plans et les stats des PNJ… ce que je vous propose est un peu différent, car je ne vais pas décrire la couleur des yeux de chaque occupant, mais je vais vous donner des informations et des descriptions sur lesquelles vous n’aurez plus qu’à broder…

Les services

Une auberge relais n’est pas qu’une simple auberge où les voyageurs y trouvent le gîte et le couvert, mais un petit comptoir commercial. Ces installations ne poussent pas sans raison, elles sont généralement construites par des guildes marchandes pour leur permettre d’offrir à leurs négociants les services dont ils peuvent avoir besoin sur le bord de la route : un toit, un repas, mais aussi tout ce qui peut leur permettre de maintenir en état leurs chariots, renouveler leurs chevaux et surtout, échanger des biens et marchandises selon leurs destinations.

Les services peuvent être rendus gratuitement pour les marchands affiliés à la guilde, ils seront facturés à tous les autres marchands… il est même possible que l’entrée de l’auberge soit refusée à un marchand concurrent qui n’aura d’autre choix que d’aller dormir à la belle étoile !

Une auberge relais peut aussi servir de relais postal permettant aux messagers d’y trouver une monture fraîche pour repartir sur la route bride abattue.

Disponibilité des chambres

Les chambres luxueuses sont généralement disponibles toute l’année, elles sont habituellement réservées à des hôtes de marque comme un seigneur de passage ou un très riche marchand. Le tarif de ces chambres est exorbitant et il ne vaut pas forcément la qualité de la chambre, qui au définitif reste, bien qu’elle soit bien meublée et assez grande, une chambre d’auberge de route.

La disponibilité des autres chambres dépend de la fréquentation de la route commerciale. Les chambres peuvent même être occupées pendant plusieurs semaines par un marchand si le temps ne lui permet pas de reprendre la route. Lorsque le temps est clément, au printemps par exemple, il arrive très souvent qu’aucune chambre ne soit disponible … voire que les rares chambres vides soient en fait réservées à un marchand habitué de la maison… passé quelques jours avant, il a laissé ses affaires dans la chambre pour son retour.

Les chambres communes sont rarement occupées elles aussi, elles ne servent généralement qu’en hiver ou lors des pèlerinages pour accueillir des voyageurs sans le sou. Elles peuvent accueillir jusqu’à une dizaine de voyageurs si nécessaire. Les chambres communes peuvent être rapidement rangées pour devenir des chambres individuelles tout à fait convenables.

Les rencontres

Ces établissements ne sont pas seulement fréquentés par les grands commerçants qui circulent sur les routes commerciales, mais aussi par toute personne qui pourrait avoir un intérêt à rencontrer un tel commerçant sur la route : mercenaires, gardes du corps ou encore des guides forestiers pour proposer leurs services aux caravanes arrêtées un temps ici, mais aussi toutes les crapules habituelles qui peuvent être attirées par l’argent.

Le personnel

La plupart des personnes travaillant dans l’auberge y vivent aussi. Le propriétaire vit ici avec toute sa famille, et tous participent aux tâches quotidiennes, du plus grand au plus petit. Les autres personnels viennent des fermes et du hameau voisin. Les habitudes sont prises depuis bien longtemps, les fermiers viennent régulièrement y vendre leurs denrées, parfois même, directement à des marchands de passage.

Trois palefreniers occupent les étables, ainsi qu’un forgeron et son apprenti. Les compétences du forgeron ne se limitent pas simplement au travail du fer, il fait parfois office de maréchal ferrant, il est aussi capable de réparer presque tous les attelages.

Une douzaine de gardes maintiennent l’ordre et la sécurité de l’auberge. Relativement dévoués, ils veillent à ce que les biens des clients soient en sécurité dans ce lieu. Les niveaux de compétences en combat sont très variables, allant du jeune fermier un peu costaud qui manie mieux le bâton que la lance, au vieux mercenaire retiré suite à une blessure qui l’empêcherait d’être efficace sur le champ de bataille mais qui n’a pas pour autant réduit ses capacités et sa hargne au combat.

Le lieu

Protégé derrière un imposant mur de pierre encerclant l’auberge et sa cours, l’entrée se fait par une très large porte fermée par deux lourdes poutres en chêne. Les visiteurs arrivent alors dans une très grande cour qui donne accès au bâtiment principal de l’auberge au fond de celle-ci et à son écurie sur la droite. Les chariots des marchands sont stationnés sans leurs attelages dans la cour, des gardes surveillent les malotrus qui s’en approcheraient de trop près.

L'auberge-relais
Vue d’ensemble © Kosmic CC By-NC-SA

La tour des gardes

Au fond de la cour, entre l’auberge et l’écurie, se dresse une tour permettant la nuit de surveiller la route commerciale, le hameau et les abords de la forêt. Elle est aussi équipée d’un fanal permettant d’éclairer la cour la nuit, mais aussi de faire connaître la présence de l’auberge aux voyageurs nocturnes. Une cloche équipe aussi cette tour permettant de sonner l’alerte en cas de danger. Les appartements des gardes se trouvent dans les deux premiers niveaux de la tour, une salle commune au rez-de-chaussée, et à l’étage, deux chambres spartiates et un dortoir d’une demi-douzaine de lits.

La tour des gardes
La tour des gardes étages 1 à 3 © Kosmic CC By-NC-SA

L’auberge

L’auberge est un bâtiment d’une trentaine de mètres de longs sur une dizaine de profondeurs pour trois étages. En forme de L, il occupe l’angle gauche de la cour. Ce bâtiment dispose de fondations en pierre intégrées au mur d’enceinte. Deux pans du bâtiment sont d’ailleurs accolés aux murs d’enceinte. Les autres murs sont d’une construction assez classique, du bois et du torchis. De nombreuses fenêtres ornent les façades donnant sur la cour, côté mur, les fenêtres laissent place à de très étroites meurtrières.

Le rez-de-chaussée

Le rez-de-chaussée accueille la salle commune qui occupe presque toute la surface disponible. Cette grande salle rectangulaire dispose d’un grand foyer sur lequel sont rôties les viandes. Il est constamment alimenté en bois, car c’est la source de chaleur principale de l’auberge et de ses chambres.

La pièce est occupée par de grandes tables et des bancs disposés entre les lourdes poutres de bois qui maintiennent le plancher des chambres. Dans un coin, un peu à l’écart des grande tablées, des tables rondes plus petites sont disposées avec des chaises, elle permettent aux commerçants de passage de s’isoler un peu du boucan de la salle pour y planifier leurs trajets ou s’entretenir avec un confrère.

L’accès aux étages se fait par deux grands escaliers en bois qui débouchent sur une mezzanine. Pour entrer dans la salle commune, les voyageurs arrivent dans un petit sas où une hôtesse les invite à se défaire de leurs armes et éventuellement de tout ce qui peut les encombrer. Une salle attenante permet d’y ranger les effets de chacun : armes, capes détrempées par la pluie… les armes ne sont pas admises dans le bâtiment, et éventuellement, les gardes pourront, soit délester le voyageur distrait qui ne se serait pas débarrassé d’une épée, soit de le jeter sur la route avec l’interdiction formelle de pénétrer à nouveau dans l’auberge.

Le reste du L est occupé par la cuisine où tous les plats sont préparés avant de rejoindre l’âtre central, d’un entrepôt pour la nourriture et les boissons avec un accès à la cave et par les logements de l’aubergiste et de sa famille.

Rez-de-chaussé
Rez-de-chaussée © Kosmic CC By-NC-SA

Les étages

Les escaliers de chaque étage mènent sur une grande mezzanine d’où il est possible de voir presque toute la salle commune.

Les étages sont réservés aux chambres, il est possible de compter une vingtaine de chambres sur chacun des deux étages. Les chambres côté cour sont suffisamment confortables, elles disposent d’un mobilier de qualité et n’importe quel voyageur pourra y passer une très bonne nuit de sommeil. Les chambres côté murs quant à elles sont froides et très légèrement meublées. Seules les chambres les plus luxueuses réunies au bout du couloir disposent de cheminées indépendantes. A l’opposée de ces chambres se trouvent, en bout de chaque étage, deux grands dortoirs d’une demi-douzaine de couchages.

1er et 2ème étage
Premier et second étage © Kosmic CC By-NC-SA

Grenier et la cave

Le grenier sert de stockage pour du mobilier complémentaire et pour des denrées non périssables. Lorsque l’auberge est surchargée, il est possible qu’une partie du grenier soit proposée en dortoir commun.

Grenier
Grenier © Kosmic CC By-NC-SA

Il est possible d’accéder à la cave, soit par la réserve de la cuisine, soit par l’extérieur du bâtiment. C’est une grande cave de terre battue voûtée avec des murs en pierre. Les tonneaux de vins, de bière, de cidre y sont stockés, ainsi que tout ce qu’il faut garder au frais. Un pressoir s’y trouve aussi.

Cave
Cave © Kosmic CC By-NC-SA

L’écurie et les ateliers

Le long du mur de droite se trouve un très grand bâtiment en bois contenant l’écurie, les ateliers et un entrepôt de stockage. Portant les emblèmes d’une puissante guilde marchande locale, une grande partie de ces installations est réservée à l’usage des marchands affiliés à cette guilde. Les autres marchands payent les services à prix d’or.

Écuries
Le rez-de-chaussée de la tour, les écuries, l’atelier et la forge © Kosmic CC By-NC-SA

L’écurie

L’écurie est composée de plusieurs boxes où les voyageurs peuvent y laisser leurs montures. Celles-ci seront alors confiées aux bons soins des palefreniers de l’auberge. Des boxes portent aussi l’emblème de la guilde et ils sont réservés, certains abritent des chevaux permettant aux marchands de changer les chevaux de leur attelage ou pour relayer le cheval d’un messager.

Les ateliers

Comprenant principalement une forge et un entrepôt, cette espace est une vraie caverne d’Ali Baba qui contient tout ce qu’il faut pour entretenir ou réparer un chariot. La partie forge est ouverte sur la cour et elle dispose aussi d’un accès direct à l’écurie pour permettre aux personnels de ferrer les chevaux. Différent équipement d’attelage sont aussi présent ici : harnais, jougs… de même ils appartiennent à la guilde, mais ils peuvent aussi être vendus à tout marchand qui en aurait l’utilité.

L’entrepôt

Tout le grenier de ce bâtiment est un vaste entrepôt appartenant à la guilde. Il permet aux marchands de la guilde de se délester de certaines marchandises qui n’ont pas besoin de voyager vers leur prochaine destination. Tout les marchands peuvent louer un espace dans cet entrepôt, les tarifs varient selon les biens à entreposer et selon la surface à occuper. Deux escaliers permettent d’avoir un accès direct entre le grenier et la cours de l’auberge. Pour faciliter le chargement et le déchargement des marchandises, deux palans sont installés devant deux ouvertures situées au sol du grenier. Ils peuvent supporter des charges très importantes qu’il serait trop compliqué de transporter dans les escaliers, par contre, l’encombrement des marchandises ne peut dépasser la taille de l’ouverture où est installé le palan.

Entrepôt
L’entrepôt © Kosmic CC By-NC-SA

Illustration : détail de la poste-relai de Launois sur Vence (Ardennes) par Henri Docquin (Own work) CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Les plans de l’auberge sont réalisés par Kosmic : https://kosmicdungeon.wordpress.com/

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