aux Portes de l'Imaginaire jeux de rôle et culture de l'imaginaire
Le souricier gris

Les organisations criminelles médiévales

Temps de lecture : 9 minutes

Les parties citadines mettent souvent en scène l’opposition entre les autorités et la guilde des voleurs. Ces organisations criminelles représentent donc une partie importante du background d’un univers médiéval-fantastique (et même d’autres genres) car elles peuvent se présenter en alliés ou en ennemis.

Les voleurs n’agissent que très rarement indépendamment. D’une part, un gros coup demande une très bonne organisation et la même en communs de talents très différents. Les voleurs vont donc avoir tendance à s’associer sous forme d’organisations criminelles, depuis les gangs urbains jusqu’aux plus grandes organisations comme les guildes de voleurs.

Les indépendants

Commençons par l’exception, certains brigands préfèrent agir seuls, les guildes désignent souvent ces voleurs comme des indépendants. Elles voient généralement d’un très mauvais œil ces voleurs non affiliés car ils représentent une menace pour leurs activités ou leurs accords. Certaines guildes accordent quand même cette liberté à certains voleur en l’échange d’une taxe assez lourde qu’il devra s’acquitter.

Moyens de pression

Une guilde possède n’énormes moyens de pressions sur les voleurs indépendants, notamment en les dénonçant aux autorités locales pour un larcin qu’il a commit ou non.

Voleurs de passage

Il y a un voleur dans votre groupe d’aventurier et il débarque dans une cité où une guilde très puissante tire les ficelles ? Que doit-il faire ? Se présenter ? Attendre qu’ils viennent à lui ? Dans tous les cas, la grande force d’une guilde est de tout savoir et d’avoir des yeux et des oreilles partout dans la cité, aux portes, dans les tavernes, sur les quais… Toutefois, le fait d’être un brigand non affilié n’est pas écrit sur le front de tous les voyageurs, mais certains pourront être vite sous surveillance de la guilde, en particulier si leur réputation les précède.

Les organisations criminelles

Voici un panorama des différentes organisations criminelles citadines. Elles sont décrites toutes de la même façon : présentation de leurs activités, de leurs membresles rejoindre donne quelques informations sur comment les personnages peuvent rejoindre cette organisation pour en être membre, suivi d’une description de leur repaire, et les relations avec les autres voleurs, ainsi qu’avec les autorités urbaines.

Le gang urbain

Les gangs urbains forment l’organisation la plus simple de criminels. Basée sur un quartier, voir peut être même une seule rue, ils agissent généralement comme racketteurs et trafiquants. Ils sont connus des autorités mais leur implantation dans leur zone de prédilection rend la tâche très difficile pour la milice locale pour les déloger, on sait que la ruelle unetelle du quartier est dangereuse et que c’est un vrai coupe gorge.

Activités

Le gang sort rarement de la zone qu’il contrôle. Ses membres rackettent les marchands et artisans du coins. Ils peuvent parfois s’attaquer à des étrangers pour les détrousser ou affronter le gang d’à côté pour agrandir leur territoire.

Membres

Les membres ont plus un profil de brute épaisse que d’un voleur agile et discret. Leur chef n’a pas de réelle autorité sur le gang, les autres peuvent le respecter pour un acte qu’il a commit tantôt ou parce qu’il est le plus fort, … bref, il n’y a pas de structure claire ni même vraiment d’organisation. Habituellement un gang se limite à une petite dizaine de membres.

Les rejoindre

Si le gang souhaite qu’un nouveau membre le rejoignent, ils arriveront à le contacter pour lui proposer, sinon, il est très rare qu’ils acceptent un nouveau qui débarque sur leur territoire tant qu’il n’a pas fait ses preuves.

Repaire

Ils se terrent souvent dans une cave, un égout ou un entrepôt abandonné qui leur sert à la fois de base d’opération et de coffre pour leur butin. Peu gardé, ce lieu est très discret et les membres essaient toujours de garder un œil sur les curieux qui s’en approcheraient trop… et ceux qui le découvriraient finissent souvent entre quatre planches.

Relation avec leurs autres voleurs

La guilde des voleurs fait parfois appel à eux pour une opération dans leur quartier, mais il leur arrive aussi régulièrement de s’affronter. S’ils deviennent trop dangereux ou menaçant pour les intérêts de la guilde locale, il y a de grandes chances pour qu’elle mette tous les moyens en oeuvre pour se débarrasser d’un gang urbain.

Les autorités

En l’absence d’une force suffisante pour s’attaquer de front à tout le gang, les autorités ferment les yeux sur leurs agissements tant qu’ils ne quittent pas leur secteur. Le secteur a réputation d’être un coupe gorge et une plainte suite à une agression dans ces lieux se soldent toujours par les mêmes remarques : « mais que faisiez vous dans ces ruelles en pleine nuit ? ». Toutefois, le jour où la milice pourra les déloger, ils finiront tous empalés à l’entrée de la cité car personne ne décidera d’être clément avec eux.

La cours des miracles

La cours des miracles est à l’opposé du gang : plus dans la discrétion que la violence, plus organisé, plus grand, beaucoup plus grand car il n’est pas impossible qu’elle regroupe plusieurs centaines de voleurs de bas étages, de mendiants ou d’exclus qui occupent généralement le quartier le plus pauvre d’une cité, mais leur influence atteint l’ensemble de la ville.

Le terme cours des miracles vient du nom donné à l’ancien quartier de Paris situé entre la rue du Caire et la rue Réaumur dans l’actuel IIème arrondissement, quartier que des voleurs et des mendiants avaient investis.

Activités

Ils font un peu tout, tant qu’ils n’usent pas de la violence. Leurs larcins ont surtout pour vocation de leur permettre de survivre dans les bas-fonds de la cité. Par contre, leur nombre et l’étendu de leur territoire font qu’ils sont toujours au courant de tout ce qui se passe et de toutes les rumeurs. Ils sont les yeux et les oreilles de la cité.

Membres

Principalement constitué de voleurs de bas étages, d’enfants et de mendiants, cette organisation est pourtant fortement structurée. C’est souvent le plus ancien (ou la plus ancienne) qui dirige les autres, leurs indiquant quelles rues occuper, quelles denrées voler, quoi vendre… Même s’ils prônent la non violence, ils n’hésiteront pas à se débarrasser définitivement d’un membre gênant. Même si individuellement ils sont faibles, c’est le nombre qui fait la force.

La principale caractéristique, c’est qu’ils se font généralement passer pour des mendiants, des estropiés, des orphelins pour s’approcher de leurs victimes et commettre leurs larcins.

Les rejoindre

Cette organisation accepte n’importe quel nouveau membre, à condition qu’il respecte leurs règles : respecter les usages du groupe, ne pas faire usage inutilement de la violence et surtout être discret. Éventuellement, ils peuvent demander aux nouveaux membres d’accomplir une épreuve qui montrera à la fois, qu’ils connaissent la cité et qu’ils agissent dans les règles.

Repaire

Ils établissent généralement leur repaire dans les quartiers pauvres de la ville, dans les égouts ou un ancien cimetière. Leur repaire n’est pas totalement inconnu, mais les entrées sont bien gardées et protégées (surveillance, pièges, …) et les intrus sont souvent capturés avant d’arrivée dans les lieux stratégiques.

Relations avec les autres voleurs

Pour la guilde, ils sont indispensables car ils sont leurs yeux et leurs oreilles. Par contre, ils ne seront que très rarement sollicités comme renfort, si ce n’est pas déclencher une diversion à un lieu précis où leur nombre va avoir une importante capitale. Ils ont parfois des échauffourées avec les gangs urbains, plus par espièglerie car les territoires occupés par les gangs les plus dangereux sont souvent évité par les membres de la cours des miracles. Ces affrontement finissent parfois dans des situations sordides.

Les autorités

Sans s’attaquer directement à leur organisation ou leur repaire, les autorités offrent régulièrement le gîte et le couvert aux jeunes voleurs de la cours des miracles dans les geôles de la cité. A part des emprisonnement de quelques semaines ou la mise au pilori, la milice ne cherche pas trop les affrontements directs avec eux car ils se méfient beaucoup des ressources d’une organisation d’une telle taille.

En savoir plus

Si vous souhaitez plus d’information sur la cour des miracles, un très bon article sur wikipedia propose une synthèse très intéressante sur le sujet.

La guilde des voleurs

L’une des organisations criminelles les plus classique est la guilde des voleurs. Sur l’image des guildes d’artisans, la guilde des voleurs est là pour régir toutes les activités criminelles d’une cité. Leur influence se limite généralement à ce qu’ils peuvent aisément contrôler, hors des murs de la cité, les voleurs sont libres de tous les agissements, mais dès qu’ils vont franchir les portes, il feraient mieux de respecter les règles et les codes locaux.

Activités

Tout ! toute activité criminelle est contrôlée, régie, organisée. Elle établis les territoires donnés à chacun, elle réglemente les différentes « professions » du vol, aidant un cambrioleur à trouver un receleur, un marchand à trouver un contrebandier pour faire passer des marchandises illégales.

Toutefois, celle-ci n’agit pas par bonté d’âme, tout a un prix et un coût, et la guilde s’octroie des taxes sur toutes les activités criminelles :

  • le trafic et la contrebande
  • les différents larcins : cambriolage, vol à la tire

La taxe est souvent très importante, et représentent une bonne partie du butin, mais la protection et les services qu’elle offre sont indispensables.

Elle offre aussi la possibilité aux victimes d’un méfait d’obtenir une réparation, comme la récupération d’un bien vole en l’échange d’une rançon, la protection contre les cambrioleur en l’échange d’une taxe, voire, la tête d’un voleur indépendant…

Membres

Tout criminel peut faire parti de la guilde des voleurs, toutefois, la structure de l’organisation est pyramidale. Au sommet de celle-ci se trouve le Prince des Voleurs (ou tout autre nom cool qu’il souhaiterait endosser) qui est la seule autorité sur la cité… à l’image d’un seigneur, tout butin sur son fief lui appartient et il a entre ses mains la vie de tous ses sujets (les voleurs de la cité).

En dessous de lui, on y trouve généralement un conseil, qui n’est pas forcément composé de voleurs,  mais il peut y avoir des membres des guildes des artisans là pour défendre les intérêts commerciaux illicites de leurs pairs. Il est possible que les membres du conseils ne se connaissent pas entre eux…

Ensuite, viennent, à l’image du système féodal, plusieurs niveaux hiérarchiques existent encore avant d’arriver au cambrioleur qui lui n’a contact qu’avec son supérieur direct.

Les rejoindre

N’importe quel voleur peut rejoindre la guilde et sera même vite invité à le faire. Pour être accepter, il faut jurer de respecter les règles imposées par la guilde devant son recruteur.

Ensuite, chaque membre continue d’agir comme bon lui semble tant que :

  • aucun de ces larcins ne doit toucher des intérêts de la guilde : en clair, si un seigneur est protéger par la guilde, on le vole pas ; si les artisans charcutiers ont subit trop de vols ces dernières semaines et se plaignent auprès de la guilde, on les vole pas ; si un objet est la cible d’une rapine organisée par la guilde, on ne passe pas avant… les intérêts sont vastes, pas forcément clairement identifiable et jugés un peu à la tête du client.
  • répondre présent à toute sollicitations de la guilde : si la guilde a besoin de vous, vous devez y aller et vous exécuter… le fruits des rapines reviendra à la guilde et vous pourrez peut être espérer une maigre récompense.
  • payer une taxe sur toutes les rapines : généralement la moitié des butins doit revenir à son maître directe… le prince n’en voie pas temps, mais il a bien conscience qu’il alimente chacun de ses généraux ainsi…

Repaire

Ils n’ont pas un repaire mais plusieurs repaires ! Et là, pas forcément besoin d’être caché, la discrétion est suffisante : une taverne, une auberge, une cave… de nombreux lieux servent de lieux de réunions aux membres de la guilde. Ces lieux sont généralement identifiés par des glyphes ou des symboles reconnus par les voleurs.

Le repaire principal est souvent très bien gardé, c’est là que le Prince des Voleurs tiens son conseil… dans certains cas, il n’y a pas de lieu fixe, celui-ci change régulièrement…

Relation avec les autres voleurs

Tant qu’ils ne nuisent pas ouvertement à leurs intérêts, ils sont totalement ignorés, … par contre, s’ils refusent de prêter allégeance à la guilde et qu’ils deviennent des gêneurs, les sentences vont de l’emprisonnement, le bannissement ou la mort.

Les autorités

Elles sont généralement au beau fixe… quelques voleurs sont de temps en temps dénoncés, certains intérêts protégés… les seigneurs locaux préfèrent que la guilde réglementent la rapine dans leur cité que de devoir lutter contre tous les criminels.

Cas particuliers

Généralement, il est admis qu’une guilde de voleur règne sur la cité où se déroule l’aventure… or, il peut y avoir quelques cas particuliers qui pourraient rendre la chose encore plus intéressante.

Guilde régnant sur un royaume

Au delà des murs de la cité, la guilde maintient toujours sa domination, y compris sur les villes avoisinantes. Dans ce cas, il faut imaginer que la capitale du royaume (ou une autre cité, voire même une ville de moindre importance) accueil un Roi des Voleurs, qui délègue son pouvoir à ses Princes, véritables maîtres de chacune des cités. La puissance d’une telle guilde peut être très impressionnante, car ils auraient autant le contrôle des cités que des routes. Son importance serait telle que les guildes marchandes devraient négocier avec elle tout transport de marchandises, même sur une route commerciale.

La guilde des voleurs est une guilde comme une autre

Plus tordus et retors, dans la description de la guilde des voleurs, j’ai évoqué la possibilité qu’un ou plusieurs membres du conseil de la guilde de voleurs viennent d’une guilde officielle… ici c’est pire : la guilde des voleurs est reconnue par ses pairs comme une guilde à part entière. Les intérêts commerciaux des marchands et artisans de la ville sont âprement défendus par la guilde des voleurs, en organisant des pillages sur les convoi des marchands des guildes non affiliées. Et si en fait, les dirigeants de la cités dirigeaient la guilde des voleurs ?

Deux guildes sur un même territoire

La cité a vu naître deux puissantes guildes de voleurs qui se disputent depuis toujours le territoire. Bien qu’à une époque un accord a été accepté par les deux guildes, ils ne sont pas toujours respecter par les deux clans. Effectivement, des différences notoires sur le terrain existent, les richesses ont été mal réparties, laissant l’un des clan envieux de l’autre.


Couverture de Lankhmar City of Adventure de Keith Parkison pour AD&D2 (c) 1985 TSR

Partagez....