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La science fiction

Temps de lecture : 6 minutes

La science fiction est née avec H.G. Wells et Jules Verne, puis reprise par les pulps dès le début 1900 aux Etats-Unis. Ils décrivent des mondes généralement futuristes ou tout simplement notre Bonne Vieille Terre dans quelques années. La science fiction est l’extrapolation d’un futur probable de notre univers.

Les prémices de la science fiction

Jules Verne est sans doute l’un des premiers auteurs à avoir imaginé des solutions possibles pour explorer les lieux inaccessible à l’homme de son temps : les grands fonds marins dans 20 000 lieues sous les mers, la lune dans De la terre à la lune ou encore le centre de la terre dans Voyage au centre de la terre.

De l’autre côté de la Manche, H.G. Wells rêve de voyages dans le temps, passé et futur, et d’invasion d’extra-terrestres. Ses deux romans majeurs, La guerre des mondes et La machine à explorer le temps sont encore aujourd’hui des références dans le domaine de la science fiction.

Ils sont les précurseurs de ce genre littéraire, les pulps et les comics popularisèrent ce genre pour donner naissance à des héros encore connus de nos jours : Buck RogersFlash Gordon

Une multitude de genre

La science fiction s’est très vite déclinée en plusieurs genres majeurs assez distincts allant du classique space-opera jusqu’à des genres plus précis comme le cyberpunk ou encore l’uchronie.

Le space-opera

Venant du terme horse-opera qui désigne le western, le space-opera est le thème le plus classique de la science-fiction car il est la transposition des histoires aventureuses des westerns dans le futur, l’est sauvage devenant l’immensité de la galaxie. Le space-opera désigne donc tout récit d’aventure se déroulant dans le futur : l’univers est une vaste étendue à explorer où les héros rencontrent tout un tas d’autochtones plus différents les uns des autres.

Codes : espace infini, planètes inexplorées, lieux sauvages, extra-terrestres surprenants…

  • H2G2 de Douglas Adams bien qu’humoristique, le célèbre guide du voyageur galactique relate les aventures d’un être humain dans son périple inter-galactique ; 
  • Star Wars de George Lucas, qui pourrait, de part la présence de la force, être considéré comme de la space fantasy, mais le principal de l’oeuvre reste du space-opera ; 
  • Dune de Frank Herbert, même si de prime abord, beaucoup d’éléments fantasy sont présents, une explication logique, scientifique et rationnelle existe (si, si, même pour les navigateurs !) ; 
  • Albator le corsaire de l’espace de Leiji Matsumoto ; 
  • Laureline et Valérian les agents spatio-temporels de Christin et Mézières ;
  • Star Trek est sans doute l’oeuvre la plus représentative du thème.

Le hard-science

Si il est possible d’admettre de nombreuses incohérences scientifiques dans le space-opera, le hard science lui est un thème beaucoup plus terre à terre où le réalisme est l’élément le plus important pour apporter de la crédibilité à l’univers. Donc, ici, on ne trouvera pas de sabres lasers, de races extra-terrestres quasi-humaines, l’auteur va essayer d’être au plus proche des extrapolations de notre monde moderne. Jules Verne pourrait être considéré comme un auteur de hard science, car, à son époque, les justificatifs techniques et scientifiques auxquels il faisait appel sont tout à fait crédibles (et se sont même vérifié plusieurs décennies après !). Toutefois, avec le recul, les oeuvres de Jules Verne sont plus à classer dans le steampunk.

Sortie de l’exploration spatiale ou de l’anticipation, le hard-science se mêle très bien avec le genre « catastrophe », pensez-y !

Codes : réalisme, logique, preuve scientifique …

  • Les robots d’Isaac Asimov décrivent un futur où les machines se dotent d’une intelligence artificielle proche de l’intelligence humaine ; 
  • Les aventures de Yoko Tsuno de Roger Leloup
  • Les odyssées spatiales d’Arthur C. Clarke sont encore une référence de la science fiction, principalement par l’adaptation de 2001 l’odyssée de l’espace 
  • La saga Alien (jusqu’à Prometheus) où les innovations technologiques restent très limités, depuis la durées des voyages spatiaux jusqu’aux technologies militaires…

L’ufologie et les invasions extra-terrestres

Depuis la fin des années 1800 avec la guerre des Mondes de H.G. Wells, le thème de l’invasion extra-terrestre ou de sa simple rencontre est devenu un élément récurent de la science fiction.

Codes : mystères, conspirations, enlèvements, extra-terrestres, invasions…

  • Dans DispartionSteven Spielberg suit plusieurs personnages et leurs descendants sur une cinquantaine d’année dont les destins sont liées suite à la rencontre d’extra-terrestres ;
  • Tout une petite ville américaine devient le théâtre d’événements étranges dans Rencontre du troisième type ;
  • Dans La Guerre des Mondes de H.G. Wells des extra-terrestres arrivent sur terre pour se repaître des êtres humains, ce thème sera d’ailleurs réutilisé dans la série Falling Skies ;
  • Entre ufologie et hard science, le film Contact de Robert Zemmeckis extrapole les recherches du Seti ;
  • Même au fond des océans, une rencontre avec des extra-terrestres est possible… c’est le cas dans Abyss de James Cameron.

La science fantasy

Assez proche de la logique du space-opera, c’est dans ce thème que sont rangées toutes les œuvres qui font appelle à la magie, au fantastique et tout ce la science, même celle que les sciences futures ne peuvent expliquer. La question ne se pose pas lorsque dans une oeuvre, des pouvoirs magiques ou mystiques sont mis en oeuvre, comme dans beaucoup de créations de SF des années 70… par contre, il faut faire attention, la technologie peut aussi prendre d’autres formes que des vaisseaux spatiaux aseptisés : par exemple, les pouvoirs des Mentats de Dune provient de mutations génétiques, d’un conditionnement mental spécifique et de l’absorption de l’épice d’Arakis et non d’un quelconque don magique.

Codes : magie, surnaturel, pouvoirs …

  • L’univers de Warhammer 40K est ouvertement de la science fantasy ; 
  • Le cycle de Mars d’Edgar Rice Burroughs qui conte les aventures de John Carter perdu sur la planète Barsoom ; 
  • La saga de la Terre Mourrante de Jack Vance 
  • La ballade de Pern de Ann Mac Caffrey
  • Tout l’univers Zero de Cobra de Buichi Teresawa très inspiré de la science fiction de la grande époque de Metal Hurlant, les pouvoirs mystiques, médiumniques et magiques se mêlent aux technologies les plus avancées.

Le post-apocalyptique

Le thème post-apocalyptique est assez présent, mais plus au cinéma et dans le jeu de rôles que dans la littérature. Ces histoires nous décrivent notre terre dans le futur après un terrible apocalypse et plusieurs années ou décennies de reconstruction. L’ambiance est souvent très sombre et désespérée, ce qui permet souvent un style plus brutal et barbare, bien loin des sciences et de la technologie sans faille des mondes futuristes habituels.

Codes : désespoir, fin du monde, apocalypse, survie, violence.

  • La saga Hawkmoon de Michael Moorcock décrit notre monde revenu à une époque médiévale après un terrible apocalypse : le monde est sous la domination de l’Empire Granbreton dirigé par des fous sanguinaires et cruels, usant des savoirs antiques des généticiens d’autrefois ; 
  • La terre ravagée de Mad Max de George Miller où les habitants tentent de survivre dans un vaste désert où des hordes barbares motorisées font la loi ; 
  • Le monde décalé et second degré de Bitume
  • L’âge de crystal décrit un monde où l’humanité survit sous un dôme ; 
  • Dans un futur lointain, la terre tombe sous la domination des singes dans La planète des Singes de Pierre Boulle
  • Toujours dans les auteurs français de science fiction, l’une des sagas de science fiction les plus longues se déroule sur notre planète après un cataclysme écologique qui a gelé toute la surface : La Compagnie des Glaces de G.J. Arnaud
  • La saga Terminator de James Cameron
  • Wall-E le robot nettoyeur perdu sur une planète terre transformée en poubelle géante par ses anciens occupants ; 
  • Malevil, un très vieux film français (1981) post-apocalyptique où quelques habitants d’un petit village doivent apprendre à vivre après un hivers nucléaire.

Le cyberpunk

Restons sur terre avec les derniers sous-genre de la science fiction avec le cyberpunk. Apparut au début des années 80, le cyberpunk est une extrapolation de notre monde dans quelques dizaines d’années. La frontière entre l’homme et la machine estompe peu à peu, la cybernétique offre une chirurgie réparatrice capable de rendre la vue, de remettre sur pied un paraplégique, mais elle permet aussi de créer des êtres plus performants en intégrant de la haute technologie dans le corps humain, qu’elle soit biologique ou mécanique. La question d’étique est omniprésente, est-ce qu’un homme entièrement modifié avec des fonctions vitales assistées électroniquement est encore un être humain ? A l’inverse, est-ce qu’une intelligence artificielle capable de créer, penser et imaginer peut-être considérée comme un être vivant ?

Codes : haute technologie, cybernétique, réalité virtuelle, manipulations mentales, mégacorporations, intelligence artificielle.

  • Beaucoup de romans de Philip K. Dick, depuis Les androids rêvent-ils de moutons électriques, adapté au cinéma sous le nom de Bladerunner jusqu’à Souvenirs à vendre (aussi adapté au cinéma : Total Recall), explorent de nombreux thèmes cyberpunk : modification de la mémoire, intelligences artificielles… 
  • Gravité à la manque et Privé de désert de George Alex Effiner
  • Neuromancer de William Gibson, plus connu pour l’adaptation d’une de ses nouvelles au cinéma sous le nom Johnny Mnémonique avec Kaenu Reeves relatant la dernière affaire d’un transporteur de données ; 
  • Robocop… mais est-il nécessaire de le présenter ??? le remake de 2014 propose une vision très intéressante du mélange homme / machine ; 
  • Toute la série Ghost in the shell de Masamune Shirow qui évoque la question d’âme et d’esprit dans les machines ; 
  • Le film Ex Machina où un ingénieur fait passer le test de Turing sur l’androïd le plus perfectionné qui soit. Dans le même thème, on retrouve aussi Eva de Kike MailloChappie de Neill Blonkomp et la série Real Humans ou encore le manga Bubblegum Crisis ; 
  • Le jeu vidéo Deus Ex et ses nombreuses suites qui interroge beaucoup sur la possibilité d’augmenter ses capacités à l’aide de la cybernétique.

L’uchronie

L’uchronie repose sur la question « que se serait-il passé si… ? », partant d’un événement, les univers uchroniques proposent une réécriture de notre monde moderne si l’issue de cet événement n’avait pas été celui que nous connaissons…

Codes : réalisme, remise en cause d’événements historiques…

  • Le maître du haut-château de Philip K. Dick décrit notre monde, mais la seconde guerre mondiale a été remportée par l’axe ;
  • Dans la série Sliders, les héros voyagent lors des premières saisons dans des mondes parallèles où seuls quelques événements sont différents.

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Le steampunk ou retro-futurisme

Le steampunk désigne les univers mélangeant la révolution industrielle et des découvertes scientifiques plus avancées pour cette époque. Les romans de Jules Verne sont sans doutes les premiers romans steampunk : que ce soit la fusée de De la Terre à la Lune ou le Nautilus de 20 000 lieues sous les mers, ces machines sont les plus beaux exemples de technologie steampunk.

  • La bande dessinée et le film La ligue des gentlemen extra-ordinaires présente une vision très steampunk du Nautilus et de son capitaine, le capitaine Némo ; 
  • 20 000 lieues sous les mersDe la terre à la lune, … écrits fin 1800, Jules Verne proposait des romans d’anticipations, considérés aujourd’hui comme étant du retro-futurisme ; 
  • Le film La machine à explorer le temps de George Pal inspiré du livre de H.G. Wells
  • Les animés Nadia et le secret de l’eau bleue et Steamboy ;
  • La série de jeux vidéo Bioshock.

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Illustration : extrait de 2001, l’odyssée de l’espace, un film de Stanley Kubrick basé sur le roman éponyme d’Arthur C. Clarke (c) 1968 MGM

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